Roger MASSON peintre

 Roger MASSON 1890- 1950

par Jean GEORGES

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 Roger MASSON est né le 16 octobre 1890 à Doulaincourt en Haute-Marne. Il est issu d’une famille de quatre enfants dont les parents étaient confectionneurs au village. La famille a payé son tribut au cours de la première guerre mondiale : lui-même a été prisonnier pendant quatre ans en Allemagne, son frère ainé Raymond, lieutenant saint-cyrien, est mort en aout 1914 et son autre frère André, qui a repris l’atelier familial après la guerre, restera très marqué par ses blessures.

 Leur sœur Marguerite, qui a été mannequin chez Poiret, a épousé, en 1920, un hobereau de la région de Salerne en Italie.
Il a suivi les cours de l’école des Beaux-arts de Dijon. C’était un homme aux multiples talents artistiques ; il jouait du violon et, quand il habitait Doulaincourt, participait avec sa belle-sœur et des voisins à des soirées poétiques et musicales. Mais c’est par la peinture qu’il s’est le plus profondément exprimé.

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De sa jeunesse à Doulaincourt, il a laissé des toiles évoquant les rues du village et les bois environnants et quelques portraits des membres de sa famille. Il a exposé dans différents salons à Paris, Reims et Nancy.
Roger a épousé en 1921 à Soncourt, Jeanne CALVÈS. Elle était la deuxième des quatre filles de Georges CALVÈS, peintre animalier. La fille ainée, Marie-Didière était également peintre et excellait dans la description des chiens de chasse, des moutons et des chevaux. Elle a eu une notoriété certaine.

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 Après son mariage, vivant à Soncourt avec sa belle-famille, il s’est promené alentour, laissant le souvenir des bords de Marne et des églises voisines.
Sa palette était large : outre les paysages haut-marnais, il a laissé de nombreuses natures mortes, chaudrons de cuivre, fleurs et fruits,
L’eau avait une grande place dans ses paysages : rivières et étangs locaux, le bord de mer à Arcachon et les villages de la côte amalfitaine quand il rendait visite à sa sœur.
Il répugnait à vendre ses tableaux, ne les trouvant jamais totalement aboutis. Mais, il fallait bien vivre ; aussi son épouse, qui était couturière, concluait les ventes en son absence !

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 Un extrait d’un journal de Nancy des années 30 ne peut mieux le décrire :
« Un coloriste : M. Roger Masson. A la galerie d’art des Magasins Réunis, au 2è étage, M. Roger Masson, peintre haut-marnais, expose tableaux de fleurs, natures mortes, paysages.
[ ] Nous goûtons particulièrement des bords de rivière que semble réchauffer un soleil d’été de la Saint-Martin, ainsi que la sérénité d’un étang entouré par toute une féerie forestière : or et rouge. A noter aussi la note artistique spéciale d’un effet de neige.

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Coloriste, M. Roger Masson s’avère encore comme tel avec des tableaux de fleurs et de fruits qu’accompagnent des objets familiers. Un vase bleu, une draperie où cette teinte domine dans une chatoyante chamarrure, des reines-marguerites composent ainsi une harmonie bien rendue, bien équilibrée.
Certaines personnes qui, lorsqu’elles achètent un tableau, se préoccupent, pour la symétrie, d’avoir « le pendant », seront très satisfaites de trouver par le pinceau de M. Roger Masson, leur désir réalisé…, habilement et ingénieusement d’ailleurs. Deux toiles en particulier, sont conçues dans cette intention. Dans l’une, figure un chaudron de cuivre rouge, dit rosette, dans l’autre une bassine à confitures, en laiton ou cuivre jaune. Et, bien entendu, joue dans l’un comme dans l’autre, l’éclat lumineux des reflets. La gaieté de pommes rouges intervient ici également et bénéficie d’une facture adroite.
 »

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 Comme cet article de Marie-Jean dans la Croix de la Haute-Marne :
« [ ] Les paysages de la région enchantent Roger Masson. Ce sont des lieux où l’esprit et les dons de l’artiste peuvent s’exprimer, se développer, grandir. Roger Masson est un artiste complet pour qui, peinture, poésie, musique, lettres, sont autant de composantes de l’art qu’il pratique.
Certes, c’est surtout dans la peinture qu’il excelle. Il se spécialise dans les natures mortes, les fruits et les fleurs, les cuivres aussi. Il a un sens très prononcé des teintes pour les ustensiles ménagers en cuivre. L’ensemble de ses œuvres reflète un indéniable talent reconnu d’ailleurs par diverses récompenses décernées à l’occasion de salons et expositions.
 »

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 Une triste dénonciation calomnieuse de sympathie avec l’occupant – parce qu’il parlait allemand – qui sera heureusement réfutée par la justice – l’a profondément marqué après la seconde guerre. Son état s’est dégradé, il n’avait plus le goût de peindre.

 Il s’est éteint à Soncourt le 4 février 1950. Ses tableaux enchantent encore les salons de la famille et quelques cimaises haut-marnaises. L’un d’eux apparait de temps en temps sur le catalogue d’une salle des ventes.

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Quatre de ses toiles sont visibles au Musée de Saint-Dizier.

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Doulaincourt sous la neige, 1929 / Musée de Saint-Dizier

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Les zinnias, fleurs d’automne / Musée de Saint-Dizier

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Lilas de mon jardin / Musée de Saint-Dizier

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Le Rognon à Donjeux, paysage d’automne/ Musée de Saint-Dizier

(reproductions avec l’aimable autorisation du Musée de Saint-Dizier )


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